INM et pratiques de soin non conventionnelles à l’hôpital : Sortir de l’ombre

16 Oct 2025
09:45
ADENAUER

INM et pratiques de soin non conventionnelles à l’hôpital : Sortir de l’ombre

Sébatien ABAD, Institut Desbrest d’épidémiologie et de santé publique (IDESP)

Introduction
Les approches complémentaires de santé suscitent un intérêt croissant de la part des personnels hospitaliers. Si des études publiées ciblaient une activité médicale particulière, aucune n’avait interrogé tous les médecins et personnels soignants d’un grand centre hospitalier universitaire régional, sur la nature de ces pratiques, leurs indications, les services concernés et les besoins de formation.

Méthode
Un auto-questionnaire a été envoyé par email à tous les professionnels de santé du CHU de Montpellier. Les réponses de 419 personnes ayant volontairement participé soit 5,2% du personnel soignant, ont été analysées. Les répondants étaient des infirmiers (42,1%), des médecins (20,8%), des puéricultrices (7,7%), des aides-soignants (6,1%), des psychologues (5,8%), des kinésithérapeutes (3,9%) et 14 autres professions.

Résultats
Les 419 répondants ont mentionné 793 pratiques utilisées dont 343 termes différents. Devant cette diversité, il a été nécessaire de les regrouper en catégories. Par exemple, l’hypnose était référencée avec 145 termes (20,3% des termes cités), et les répondants utilisaient différentes variantes, une discipline, une approche, une technique, un matériel, une formation et une profession. On dénombre 90 INM (11,3% de la liste) et 95 PSNC (soit 12,0%, avec une majorité d’acupuncture, d’ostéopathie et de sophrologie). La prédominance du traitement des troubles anxieux et des douleurs, mais également de l’apprentissage de compétences à l’autogestion de maladie connue dans la littérature, est retrouvée dans l’enquête.

Conclusion
L’enquête révèle une grande variété d’INM et de PSNC utilisées dans un CHU. Une codification de ces pratiques au-delà de la discipline, au niveau des interventions, est nécessaire pour améliorer leur traçabilité, leur prescription, leur mise en œuvre et leur amélioration continue. Cela permettrait la diffusion de résultats d’études plus transférables pour les praticiens et formateurs, des pratiques plus sûres pour les patients, des protocoles plus traçables dans les bases de données et des stratégies de financement plus abouties.