Animation sociale, mémoire, communication et Maladie d’Alzheimer : intérêt du numérique
Problématique : Des études récentes montrent que les activités ludiques améliorent la cognition (Grimaud et al., 2017) et la communication (Bourgeois et al., 2014). Pourtant, la littérature scientifique sur l’animation sociale est peu nombreuse et l’espérance de vie s’accompagne d’une augmentation des troubles cognitifs des résidents nécessitant des animations adaptées (Braband-Delannoy, 2019). Nous postulons que l’utilisation de supports numériques favorisant l’enrichissement (sonore, visuelle, sémantique) des animations facilite l’implication des résidents (Belleville et Boller, 2016) et améliore la qualité de leur encodage et de leurs interactions. L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets de différents supports couramment utilisés afin d’optimiser les animations proposées.
Méthode/analyse : Quinze résidents présentant des troubles cognitifs ont suivi 12 séances d’animation sous trois formats : « complet » (support visuel, enrichissements perceptifs et sémantiques), « visuel simple » (sans enrichissement) et « auditif seul » (sans support visuel). Les émotions et la mémoire (implicite et explicite) étaient évaluées avant et après (court et long terme) la séance. Les séances étaient filmées pour analyser la communication des résidents. Les animateurs réalisaient les séances en utilisant les supports fournis, puis ont rempli un questionnaire évaluant les efforts de communication nécessaires durant l’animation.
Résultats/discussion : Les scores en mémoire explicite et implicite dans le format « complet » sont significativement plus élevés. Les questionnaires complétés par les animateurs montrent que la communication a été plus facile dans le format « complet » et soutiennent ainsi l’efficacité des solutions numériques adaptées (Meiland et al., 2017). Des analyses en cours examinent les données liées à la communication.
Conclusion : Cette étude, appliquant une méthodologie scientifique, ouvre la voie à une meilleure compréhension de l’animation sociale et souligne son rôle dans la stimulation cognitive. Pluriprofessionnelle, elle pose les bases d’une future comparaison multicentrique visant à évaluer la reproductibilité des résultats.
Considération éthique : Cette étude a reçu l’approbation éthique de l’Université de Lille (référence registre DPO 2023-202) et le consentement éclairé a été obtenu de tous les participants.
1|Clémence Lelaumier|Wivy / Université de Lille|Sciences Cognitives et Sciences Affectives|France|
2|Maeva Toutain|Wivy|Company|France|
3|Thomas Narvaez|Wivy|Company|France|
4|Yann Coello|Université de Lille/CNRS|Sciences Cognitives et Sciences Affectives|France|
5|Jean-François Orianne|Université de Liège|Institut de recherche en sciences sociales|Belgique|
6|Hervé Platel|Inserm/EPHE/UNICAEN|Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine|France|