Interventions de clowns au domicile de personnes âgées
Problématique :
Les interventions de clowns au domicile de personnes âgées s’inscrivent dans une démarche de prévention du vieillissement problématique et dans l’accompagnement non médicamenteux des bénéficiaires. Evaluer les effets de ses interventions relève d’un véritable défi méthodologique. « Quelque chose » se passe pour les personnes qui accueillent les clowns. Un protocole scientifique est mis en place afin d’objectiver les effets psychologiques de ces interventions.
Méthode :
L’étude a été approuvée par le Comité d’éthique de la recherche de l’université de Toulouse.
Il s’agit d’une étude mixte à cas multiples. Vingt personnes âgées de 66 à 99 ans ont accueilli des duos de clowns. Elles rencontrent un vieillissement problématique en raison de troubles cognitifs, de difficultés motrices, de troubles de l’humeur ou du cumul de ces différents éléments.
Le dispositif expérimental est constitué de 6 interventions à domicile, observée par l’expérimentatrice, et de 4 temps d’évaluation (MMSE, HAD, SSQ6, EQVPA, Echelle de Diener) et d’entretiens (représentation du clown, attentes, appréhensions) : avant, pendant, après et 3 mois plus tard.
Résultats :
L’analyse qualitative des entretiens met en lumière différents apports de cette expérimentation : un accompagnement du travail de deuil, la revisitation de l’histoire de vie, une réduction de l’anxiété, une amélioration de la qualité de vie. L’analyse statistique à mesures répétées des scores aux échelles d’évaluation montre une amélioration globale de la qualité de vie, avec des variations importantes selon le profil des participants.
Discussion :
Les résultats mettent en lumière une amélioration globale à court terme de la qualité de vie des participants. Cette première étape met en évidence l’intérêt de ce type de prise en charge. Cependant, cette étude nous amène à questionner la possibilité de répondre aux exigences de preuves nécessaires à l’évaluation des INM, dans l’accompagnement en gérontologie, notamment d’un point de vue éthique.
1|Christine Vanessa Cuervo-Lombard|Université Toulouse Jean Jaurès|CERPPS (EA 7411)|France|