Intérêt de la musicothérapie et pratique française dans l’anorexie mentale
1|Rousseau Amélie|Université Toulouse Jean Jaurès|Centre d’études et de recherche en psychopathologie et santé (CERPPS)|France|
2|Sudres Jean-Luc|Université Toulouse Jean Jaurès|Centre d’études et de recherche en psychopathologie et santé (CERPPS)|France|
Problématique
Globalement la HAS ne recommande pas la musicothérapie (MT), intervention non médicamenteuse (INM), en dépit d’un rapport de l’OMS (Fancourt et Finn, 2019) regroupant 900 études, encourageant le recours aux arts dans la santé. Dans le cadre de la prise en charge de l’anorexie mentale (AM), de nombreuses rechutes sont démontrées allant parfois jusqu’à la chronicisation de cette maladie. La MT peut être proposée mais pas de manière systématique, parfois en dernier recours quand des thérapeutiques plus classiques n’ont pas fonctionnées. Depuis les études princeps en 1989, la littérature scientifique en MT est encore émergente (Scotto Di Rinaldi, Sudres, Rousseau, Bouchard, 2023). Or des études quantitatives prometteuses relatent des effets significatifs sur la diminution de l’anxiété post-prandiale (Bibb, Castle, Newton, 2015 ; Ceccato et Roveran, 2022) ou avant « pesée » (Scotto Di Rinaldi, Silva, Da Fonseca, Bat-Pitault, 2023). C’est pourquoi, nous avons mené une enquête exploratoire afin de cartographier la pratique française de la MT et de documenter les représentations, les conditions et le type d’utilisation, la fréquence, l’enracinement théorico-clinique, des cliniciens utilisant cette INM.
Méthode/analyse
Le questionnaire a été réalisé sur LimeSurvey, diffusé via les différentes fédérations (e.g. FFAB, FFM, Fondation Castellotti), et comportait 3 parties principales (Présentation, Musicothérapie, Musique). L’anonymat des données était garantie. Une analyse quantitative (statistiques descriptives, non paramétriques : Chi2, ANOVA, corrélations avec des Rho de Spearman) sera réalisée.
Résultats/discussion
Cette enquête exploratoire a récolté plus de 190 répondants. Nous observons qu’une trentaine de professionnels ont une pratique musicothérapeutique auprès de ces patients, présageant d’un intérêt pour la MT en dépit d’une pratique existante mais peu développée dans l’accompagnement de l’AM.
Conclusion
De futures recherches cliniques mixtes en MT devront être menées dans un cadre écologique, intégré à une équipe pluridisciplinaire, pour améliorer l’accompagnement des patients hospitalisés en phase aigüe, dont la prise en charge individuelle précoce reste un enjeu crucial pour prévenir de la chronicisation.