Réadaptation Hybride post Syndrome Coronarien

16 Oct 2024
14:00 - 14:30
SALLE GULBENKIAN

Réadaptation Hybride post Syndrome Coronarien

1. Introduction :
L’infarctus du myocarde reste une maladie fréquente et grave avec plus de 100 000 patients en France en 2019 (données PMSI). Les recommandations de prise en charge associent une revascularisation, un traitement médical et la réadaptation cardiaque (RCV) (Ibanez B et al., 2018, Collet JP et al., 2021). A ce jour, un grand nombre de patients ne bénéficient pas de cette RCV du fait d’un éloignement des centres par rapport au domicile (Gabet A et al., 2016), et la nécessité de reprendre rapidement le travail. Les bénéfices de la RCV sont importants et permettent de réduire les hospitalisations et la mortalité (Pouche M et al., 2016). Les recommandations de RCV européenne et américaine, indiquent que la réadaptation doit être proposée à tous patients avec toutes les formes possibles (e.g., en hospitalisation, en ambulatoire, délocalisée) (Piepoli MF et al., 2016, Thomas RJ et al., 2019). Dans le contexte actuel de développement de l’activité ambulatoire ainsi que celle du sport sur ordonnance, il paraissait nécessaire de tester une nouvelle modalité d’hospitalisation chez les patients à faible risque en post Syndrome Coronaire Aigu (SCA).
Les buts du travail étaient de réaliser une étude de faisabilité et d’évaluer l’efficacité d’une réadaptation hybride hors des murs d’un centre de réadaptation, chez des patients coronariens (Piepoli MF et al., 2016, Thomas RJ et al., 2019).

2. Méthodes :
L’étude RHYSCA est une étude de non-infériorité, monocentrique, randomisée en 2 groupes de 30 patients par tirage au sort (i.e., Réadaptation conventionnelle ou réadaptation hybride).
58 patients coronariens à faible risque ont été inclus et comparés après une réadaptation hybride (première phase en centre puis via des salles de remise en forme proches du domicile du patient) par rapport à une réadaptation conventionnelle, et également un an après.

3. Résultats :
Nous obtenons des améliorations significatives des patients participants aux deux rééducations classique et hybride avec des niveaux similaires en termes de V̇O2pic et de diminution en LDL-cholestérol. Nous devions réévaluer les patients 1 an après la réadaptation. A la suite de la réadaptation hybride, nous avons effectué un suivi téléphonique du groupe à 6 mois, avant la revisite à 1 an. Lors de ce suivi, nous remarquons que 18 patients ont déclaré maintenir leur pratique dans les clubs. Nous n’avons pas été en capacité de revoir les patients à 1 an à cause de la crise COVID.

4. Discussion :
Bien que la réadaptation cardiaque classique apporte des bénéfices à long terme (Pavy B et al., 2022), les patients auraient besoin d’activité physique d’intensités plus élevées, car cette dernière offre une meilleure efficacité sur l’amélioration du V̇O2pic (Elliot AD et al., 2015). Notre intervention hybride en partenariat avec des salles de remise en forme et l’implication de EAPAs pourrait apporter une réponse d’offre de réadaptation pour des patients à bas risque (Meslet JB et al., 2022).