Une réhabilitation psychosociale centrée sur l’écoute de répétitions d’un orchestre symphonique
1|Arbus Christophe|CHU de Toulouse|INSERM TONIC 1214|France|
2|Chouiba Soukaina|Fédération Régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale|FERREPSY|France|
3|Roserot de melin Claire|Orchestre National du Capitole de Toulouse|Directrice générale de l’ONCT-CSTR|France|
4|Platel Hervé|Université de Caen|U1077 INSERM EPHE – NIMH|France|
5|Rougier Lucas|CHU de Toulouse|Interne en psychiatrie|France|
L’écoute musicale procure une émotion spécifique, « le frisson musical » (Platel, H. – Zatorre, R. J). La récente littérature scientifique sur les interventions musicales manque de constance, de reproductibilité et de résultats (Pitts & Zechner). Dalos & Szendi ont suggéré des effets directs sur la maladie mais aussi le soutien social perçu d’un programme de musicothérapie chez des patients participant à un programme de réhabilitation psycho-sociale. Shepherd & Sigg ont retrouvé des corrélations entre estime de soi et préférences musicales, et ont confirmé par ailleurs l’hypothèse du rôle discriminatoire des préférences de genres musicaux entre groupes sociaux donnant à la musique un véritable marqueur d’identité sociale et d’inclusion.
Nous appuyant sur ces travaux, nous avons créé un programme de soins novateur « Résonances », dans un partenariat pérenne avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. Il propose à des patients présentant des pathologies psychiatriques suivies dans des structures de soins ambulatoires, d’assister à 4 répétitions de l’Orchestre sur 4 mois et de rencontrer à l’issue de chaque temps de travail quelques musiciens pour un échange sur l’expérience partagée. Le but est d’observer un impact sur les troubles résiduels et les freins au processus de rétablissement des patients.
Pour accompagner cette initiative novatrice, un comité scientifique transdisciplinaire, rassemblant des experts en psychiatrie, en neuropsychologie et en réhabilitation psychosociale, a été constitué pour mettre en œuvre des projets de recherche autour du projet. Cette démarche s’appuie actuellement sur une évaluation basée sur une approche qualitative (RIPH3). Son objectif est d’explorer le vécu expérientiel par les participants lors de cette « immersion sonore », en mettant en lumière les effets sur leur rétablissement personnel, leur estime de soi et les processus d’auto-stigmatisation. D’autres projets de recherche sont en cours de conception dans le domaine de la cognition et de la neuro-imagerie.